15 Octobre 2021
Cette année, nous participons au projet #EleveTonBlob. Il s’agit d’une expérience du CNRS réalisée à la fois dans l’ISS par Thomas Pesquet et dans 4500 classes. Elle consiste à élever des blobs et comparer leur comportement en impesanteur et sur terre.
Qu’est-ce qu’un blob ? Le blob est un organisme unicellulaire présent sur terre depuis plus d’un milliard d’années. Son nom scientifique est Physarum Polycephalum. Il est composé d’une seule cellule, mais il est visible à l’œil nu et peut s’étendre sur plusieurs mètres carrés. S’il est bien nourri, il peut doubler de taille chaque jour.
Le blob a des capacités impressionnantes pour un organisme unicellulaire. Elles ont été étudiées par Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS.
Le blob est capable de se déplacer pour aller chercher de la nourriture (jusqu’à 4cm par heure quand il est affamé). Il laisse un mucus derrière lui qui lui permet de ne pas repasser deux fois au même endroit. Ainsi, il peut réussir à retrouver de la nourriture dans un labyrinthe !
Dans la nature, le blob vit dans des zones humides et sombres comme sous des souches d’arbre en forêt. Il mange des bactéries, des levures et des champignons.
Quand on l’étudie en laboratoire, on lui donne des flocons d’avoine.
Le blob peut apprendre et retenir une information. Le blob n’aime pas le sel mais on peut lui apprendre à le supporter en l’habituant pendant plusieurs jours.
Quand deux blobs se retrouvent face à face, ils peuvent fusionner et se transmettre leurs connaissances (par exemple la capacité à supporter le sel).
Le blob est unicellulaire mais possède plusieurs noyaux. Si on le coupe en deux, on en obtient deux différents.
Quand il n’a plus de nourriture, le blob se met en état de dormance et forme une sclérote. Il peut rester sans eau et sans nourriture pendant plusieurs années. Il suffit d’un peu d’eau pour le réveiller.
Début septembre, nous avons reçu 5 sclérotes de la souche LU352.
Vendredi 8 octobre, nous avons préparé l’expérience. Nous avons placé 2 sclérotes dans 2 boites de Pétri. Dans l’une des boites, nous avons mis 4 flocons d’avoine à 2 cm du blob (protocole exploitation). Dans l’autre, nous n’avons pas mis de nourriture (protocole exploration).
Nous avons utilisé du carton, du papier noir, du scotch pour créer notre « blob-box ».
Lundi, 11 octobre, comme les 4500 autres classes, nous avons réveillé les blobs avec 0,5ml d’eau. Nous avons placé les deux boites de Pétri, un thermomètre et une montre dans la blob-box. Nous avons découpé un trou au milieu de la boite et nous avons posé l’objectif du téléphone de Mathieu, le maître, sur le trou. Grâce à une application, l’appareil prend une photo toutes les 10 minutes.
A J4, 15h40, catastrophe ! Mathieu a donné un coup dans la blob-box en attrapant sa guitare. Nous avons ouvert la blob-box et, heureusement, nous avons remarqué que les blobs s’étaient rendormis. L’expérience était terminée.
Ce matin, vendredi 15 octobre, nous avons regardé la vidéo de l’expérience.
Protocole exploration : le blob s’est réveillé au bout de 5h20mn. Il s’étend tout autour du lui. Il se disperse en plusieurs bras. Aux endroits où il est passé, il ne reste qu’un réseau de « veines » plus épaisses. Au bout d’un jour et 5h, il se rétracte, revient sur son point de départ et reforme une sclérote au bout de 1 jour et 9h30mn.
Protocole exploitation : le blob s’est réveillé au bout de 7h30mn. Il part vers un flocon et le touche au bout de 13h30mn. Il le recouvre et cesse de s’étendre pendant quelques heures. Puis il repart et s’étend. Il atteint le deuxième flocon au bout de 1j6h50mn puis le recouvre. Après 1j14h, il touche le 3e flocon mais l’abandonne. Nous supposons que nous avons mis trop de colle sous le flocon. Le blob touche le 4e flocon après 1j16h. Après 2 jours, il se rendort.
La semaine prochaine, nous devrons analyser chaque photo pour calculer avec un logiciel les différentes tailles des blobs pour envoyer nos données au CNRS.
Thomas Pesquet a commencé l’expérience avant nous afin que nous découvrions les résultats cette semaine. Le premier jour (J1), tout s’est passé comme prévu. Les blobs se sont réveillés et se sont étendus pour trouver de la nourriture. Les blobs du protocole exploration se sont plus étendus car ils n’ont pas trouvé de nourriture. Ceux du protocole exploitation ont commencé à s’étendre, se sont arrêtés quand ils ont trouvé de la nourriture puis ont recommencé à s’étendre.
A J2, les blobs du protocole exploration ont continué à chercher. L’un des deux a quitté le papier et a créé deux pseudopodes 3D ! L’autre s’est rendormi en formant une sclérote.
Les blobs du protocole exploitation ont continué à s’étendre.
A J3, “Allo Houston, on a un problème …” Toutes les données de la carte SD étaient corrompues !
Thomas Pesquet a recommencé l’expérience malgré son planning chargé mais certains résultats de la carte SD ont à nouveau été perdus ! Nous découvrirons ceux qui ont été sauvés la semaine prochaine.
#ElèveTonBlob : l'odyssée des blobs spatiaux
Flash-back en juillet 2020 : les ingénieurs du CADMOS, au CNES, travaillent à la conception d'une blob-box respectant les contraintes les plus drastiques en termes de sécurité à bord de la Sta...
Les résultats de l'ISS
Si vous voulez en savoir plus sur le blob, vous pouvez regarder le film « le blob, un génie sans cerveau » (nous l’avons vu en classe et l’avons trouvé passionnant) ou lire le livre d’Audrey Dussutour « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander » (Mathieu l’a lu et l’a trouvé passionnant !).
Le blob, un génie sans cerveau - Regarder le documentaire complet | ARTE
Ni animal, ni plante, ni champignon, le blob est présent sur terre depuis près d'un milliard d'années. C'est l'un des êtres vivants les plus primitifs et l'un des plus simple avec son unique ...
https://www.arte.tv/fr/videos/082726-000-A/le-blob-un-genie-sans-cerveau/